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Minimoog Model D, le synthétiseur derrière 50 ans de tubes

Derrière chaque hit, vous trouverez un artiste. Et derrière chaque artiste, vous trouverez un outil, un instrument. Et peu sont ceux qui ont autant marqué la pop culture musicale comme le synthétiseur Minimoog Model D sorti en 1970.

Les plus grands artistes du jazz, du rock, de la pop et de la musique électronique ont ainsi croisé le chemin du premier synthétiseur portable conçu par Moog, un succès incontestable qu’on doit à un certain sens de l’intuition, une part de hasard et un son emblématique.

L’ambition de Moog était d’offrir la puissance d’un synthétiseur modulaire dans les mains des plus grands claviéristes de l’époque. 

Cette fusion inédite fut pourtant le résultat d’une conception sommaire à base de transistors discrets et surtout d’une erreur de calcul sur les différents filtres du module qui donneront au Model D sa signature sonore devenue mythique : un son profond, analogique et saturé qui séduira les musiciens de tout horizon. Le Minimoog Model D est rapidement adopté par les claviéristes du monde entier. 

Il fera rayonner le rock progressif dans les années 70 (notamment dans le mythique morceau “Shine On You Crazy Diamond” des Pink Floyd) et sera aussi une pièce maîtresse de l’émergence du jazz fusion à cette époque, avec des artistes comme Chick Corea qui seront à l’avant-garde du jazz rock. On doit aussi les lignes de basse emblématiques du funk de Parliamant au Minimoog entre les doigts magiques de Bernie Worrell. 

Mais c’est lors de la décennie "synth" des années 80 que le Minimoog connaîtra ses plus grands succès. 

Herbie Hancock avec son Minimoog

Il sera bien sûr au centre de tout groupe de synth pop de l’époque et de l’émergence progressive de l’italo disco avec Giorgio Moroder, véritable ambassadeur de la marque depuis l’utilisation du Moog pour “I Feel Love” de Donna Summer en 1976. Herbie Hancock, un autre fidèle de la marque, l’utilisera dans son plus gros hit "Rockit" en 1983.

Dans les années 90, c’est la musique électronique et industrielle qui s'empare du Minimoog, plus de 20 ans après son utilisation par les pionniers de Kraftwerk. Trent Reznor ne jurera que par le Mini pour les deux premiers albums de Nine Inch Nails. Et entre la techno de Carl Craig et le trip hop de Portishead, le synthétiseur confirme encore sa polyvalence. Enfin c’est Dr. Dre, qui avec son producteur Colin Wolfe, feront du Minimoog une pièce centrale The Chronic, album culte de l’artiste sorti il y a maintenant 30 ans. 

À la même époque, l’essor du G-Funk (pour Gangsta Funk) sur la côte ouest doit beaucoup à l’héritage de Parliament, avec des sonorités toujours plus mélodiques. Le rap passe alors dans son ère Soulful, avec des artistes comme le défunt J Dilla, qui fera du Minimoog une pièce maîtresse de ses productions au début des années 2000, influençant toute une génération d’artistes commes les Roots, Madlib et même Busta Rhymes et Timbaland. 

On pourrait continuer cette liste indéfiniment, une liste d’artistes cherchant dans le Minimoog un véritable "performance synth" qui a depuis marqué son empreinte sur chaque décennie, et ce depuis 50 ans. Encore maintenant, bon nombre d'artistes ont gardé un attachement au son si particulier du Minimoog et à sa polyvalence. On le retrouve dans les studios de Tyler The Creator, Martin Garrix, The Weeknd ou encore Bruno Mars. Le synthétiseur continue ainsi de marquer son empreinte sur les tubes d'aujourd'hui et de demain.